Iboga, de Christian Blanchard

9782714478337ORI

 

J’avais déjà pu approcher le sujet de la réclusion carcérale avec le roman « En ce lieu enchanté » de Rene Denfeld. C’est donc avec une curiosité grandissante que j’ai entamé la lecture d’Iboga. Je me suis pliée à l’exercice de la devinette en analysant la couverture. Bien que je ne connaisse pas la définition d’Iboga, le code graphique me donne quelques pistes sur le type de contenu auquel je vais avoir à faire. Mais je ne vous en dirai pas plus…

Puissant ! L’accroche est parfaite avec un premier chapitre qui introduit toute une palette de sentiments aussi confus que contradictoires … compassion, incrédulité et parfois honte … Le doute est bien présent quant à la culpabilité de Jefferson Petitbois dans les premières pages de ce thriller haletant.

Iboga nous envoie dans le couloir de la mort, à la prison de Fresnes, peu avant l’élection de François Mitterand au titre de Président de la République. Nous sommes donc à l’aube des années 80 et nous allons suivre les années de réclusion d’un jeune homme  » Suffisamment grand pour tuer donc assez vieux pour mourir ».

Il pourrait être le dernier condamné à mort et être mourir par la guillotine, ou encore le premier gracié de France en cette nouvelle législature.

Les séquences d’affabulation à propos de la guillotine reviennent comme un leitmotiv, comme le ressac elles vont et viennent à intervalles réguliers comme pour mieux pénétrer le lecteur. J’entends le sang battre dans mes veines à chaque séquence, une pression dans mon crâne, un bourdonnement …

D’une lucidité incroyable, Jefferson revient peu à peu sur ce qui fut sa vie, son enfance et son incroyable aventure avec Max, le père qu’il n’a jamais vraiment eu. Quand il raconte son passé, on voit que les adultes ont souvent été durs avec lui et que nombreux sont les manques dont il fut la victime. A contrario, la description des meurtres est dénuée de tout sentiment, d’une froideur telle que le fossé entre ce qu’il subit et ce qu’il fait subir est complètement disproportionné.

Il n’a pas été guillotiné, lui. Plus facile de ressusciter quand on a encre tous les morceaux de son corps attachés les uns aux autres.
Imaginez, Monsieur, le Christ sans tête. Aurait-il pu revenir des morts avec la tête en moins… ou sous le bras ?

L’écriture au style bref et concis donne le rythme au roman. Rapide, addictif, à l’exact opposé des heures de Jefferson qui s’égrènent lentement…

La justice le croit mythomane. Tout au long du récit j’ai eu peur, de me faire manipuler moi aussi, mais ne pas croire n’est-ce pas suivre le troupeau? Et condamner sans comprendre?

Ma vie est parsemée d’interrogations. Elles ont toujours commencé par le même adverbe : « pourquoi? »
Je n’ai pas toutes les réponses…

Moi non plus, en fermant le livre je n’ai pas toutes les réponses… mais dans ce thriller, les ressorts sont nombreux et ce récit a plusieurs dimensions.

Je vous le recommande !

 

 

 

 

 

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