On se souvient du nom des assassins, Dominique Maisons

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Paris, 1909. Max Rochefort, un écrivain à succès dont le dernier roman-feuilleton fait la vedette du journal « Le matin » est également un dandy des nuits parisiennes.
Son dernier caprice en date : un secrétaire particulier en la personne de Giovanni Riva.
Issu d’une famille d’immigrés italiens, cette promotion est pour le jeune journaliste l’occasion de découvrir le grand monde ! Il incarne l’espoir de sa communauté, cible d’une croissante xénophobie à l’époque.

Fidèle à l’auteur comme son ombre, Giovanni ne tardera pas à découvrir que le célèbre créateur des romans d’aventures à succès n’en écrit pas une ligne ! Il délègue cette tâche ingrate à une équipe de rédacteurs. Lui préfère de loin fréquenter le beau monde.
C’est au cours d’une de leurs escapades mondaines que les deux protagonistes vont être témoins, malgré eux, d’une crime atroce. N’écoutant que leur courage, ils se mettent en tête d’élucider le meurtre, coûte que coûte. C’est le début d’une longue épopée et de nombreux rebondissements…

Ce roman est à mon sens plus un roman d’aventures, voir un roman historique qu’un thriller. En tout cas pour l’époque actuelle. Les codes du thriller sont timidement disséminés dans le récit, trop peu que pour me convaincre de ce qualificatif.

J’ai très vite apprécié ma lecture, et la manière dont le lecteur est plongé dans le récit, tout en lui permettant de s’imprégner du contexte géographique et historique. Les clins d’œil contextuels placés ici ou là permettent une immersion quasi-totale. Par la suite, on suit les protagonistes sans grand suspense, l’auteur appliquant plutôt pour lui-même le principe d’écriture qu’il attribue à Max Rochefort, à savoir le roman feuilleton. Le lecteur passe ainsi d’une piste et de sa résolution à une autre en suivant un fil logique et relativement attendu. J’ai pourtant pris beaucoup de plaisir à suivre ces aventures et certains personnages ont vraiment marqué mon attention. Peu-être plus que les personnages principaux d’ailleurs.

Comme je le disais, les scènes et leurs déroulement sont logiques et attendues. J’ai néanmoins été surprise par le coup de théâtre final qui m’a vraiment happée ! Un final en grande pompe qui me réconcilie avec certaines longueurs parfois dans les descriptions de certaines scènes. Je pense par exemple au voyage …

Parmi les thèmes abordés on retrouve la reconnaissance sociale, la xénophobie, l’intégration, les immigrés, mais aussi la séparation des pouvoirs entre l’Eglise et l’Etat, les sociétés secrètes, la Franc-maçonnerie, le début du conflit entre l’Allemagne, la France, la Prusse, l’Opéra, la littérature avec la censure des romans de Sade, … la liste est longue et parfois seulement effleurée dans le cadre d’un chapitre. J’aurais parfois aimé voir certains aspects être plus développés, cela aurait donné de la profondeur au récit et justifié les nombreuses recherches de cohérences de la part de l’auteur.

Pour le style, j’ai beaucoup apprécié l’effet d’ellipse qui revient au moment ou on a le plus envie de connaître les détails de l’action qui vient de se produire !

Je ne peux pas vous raconter ceci que grâce à un carnet de notes que Max a laissé…

Heureusement la frustration n’est jamais longue, mais c’est une mécanique qui fonctionne vraiment bien dans ce style de récit puisqu’on nous raconte une histoire …
La présence de certains personnages historiquement réels tels que Gaston Leroux ou encore Hennion est également plaisante dans ce contexte. Ce style s’impose de plus en plus dans les récits historiques.

Je conclurai en conseillant ce roman aux amateurs de récits d’aventures rocambolesques, et en mettant des guillemets au terme thriller qui pour moi est un peu galvaudé. Ceci étant, j’ai apprécié le récit même si certaines longueurs auraient pu être évitées au profit de plus de profondeur dans certains moments.

Merci à Babelio et aux éditions Points pour ce partenariat.

 

5 commentaires sur “On se souvient du nom des assassins, Dominique Maisons

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