La lettre froissée : une enquête à la Belle-Epoque, d’Alice Quinn

 

Premier tome de ce qui s’annonce être une trilogie, le dernier roman d’Alice Quinn (il s’agit d’un pseudonyme) a tout pour plaire !

Les premières pages donnent le ton, j’ai immédiatement été happée par l’action et la violence de cette première scène. Le moins que l’on puisse dire est que l’on est loin de la littérature légère.

Ensuite, le décor et les personnages s’installent, plus lentement ( trop diront certains) mais personnellement j’ai apprécié les nombreuses descriptions et détails qui donnent force et réalisme au récit. Ils permettent une immersion douce nécessaire pour un roman historique réussi, plus encore lorsqu’il s’agit d’une oeuvre en plusieurs tomes. C’est ici de main de maître que l’auteure nous immisce dans l’univers d’une courtisane du XIXème siècle.

Filomena Giglio, dite Lola, est une courtisane qui vit des rentes de ses « chérubins ». Elle engage à son service Miss Fletcher of Ramsey, une aristocrate anglaise ruinée. Très vite, les deux femmes vont se retrouver au cœur d’une enquête où elles sont loin d’être les bienvenues ! Qu’à cela ne tienne, elles n’ont pas dit leur dernier mot et sont bien décidées à s’affranchir des conventions en vogue dans le Cannes de 1884 et à découvrir la vérité sur une affaire de meurtre que la police semble vouloir camoufler à tout prix.

Dans la seconde partie du roman, le rythme s’accélère de nouveau et le lecteur est porté de rebondissements en fausses pistes par des scènes au dynamisme impressionnant.

C’est un roman très riche à tous points de vue, l’écriture est fluide et agréable et le vocabulaire riche et recherché, c’est d’autant plus agréable que cela contraste dans un paysage éditorial souvent tourné vers le langage courant. On sent une grande maîtrise des éléments. Mention spéciale pour la note de l’auteure qui fait la lumière sur les différentes ressources historiques utilisées, et sur la compétence des personnes dont elle a su s’entourer.

Les sentiments vécus par les protagonistes sont peu présents, on sent un réticence à exploiter ce créneau pourtant novateur qu’est l’homosexualité. C’est dommage car il s’agissait là d’un point de vue nouveau qui aurait pu être bien amené tout en restant discret, il donnait du caractère au personnage de Miss Fletcher que j’ai parfois trouvé un peu lisse. Les relations entre Lola et les hommes subissent la même retenue et ,de nouveau, je ne comprends pas l’intérêt d’avoir tenu au côté « sentimental » sans vraiment aller jusqu’au bout.

J’ai cependant apprécié l’audace de l’auteure dans son choix des thèmes abordés. Le principal étant la condition de la femme au XIXème siècle, la dénonciation de la corruption possible par l’aristocratie et la bienséance. La dénonciation du pouvoir de l’homme, riche de surcroît , est également un des thèmes phares utilisé ici et dépeint assez bien le contexte de l’époque et cette influence sur les femmes qui sortent des voies toutes tracées de la soumission. L’orientation du roman et le choix d’en prendre le contre pied rend ce roman très intéressant et original.

Le premier tome se clôture sur un aura de mystère et l’impression laissée par l’épilogue qui me rend curieuse et impatiente à l’idée de découvrir la suite

Merci à Elise pour sa confiance et aux éditions City pour m’avoir permis de découvrir et de vous faire partager ce roman. J’espère qu’il vous plaira autant qu’il m’a plu !

Pour en savoir plus, visitez le site d’Alice Quinn ainsi que le site de l’éditeur City.

 

 

4 commentaires sur “La lettre froissée : une enquête à la Belle-Epoque, d’Alice Quinn

Ajouter un commentaire

Laisser un commentaire

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑